dimanche 11 mai 2008

Où ALLONS-NOUS ?










-” Ce sont les pareos ! Ils sont tous partis ! “

En commençant ce petit papier, j’étais bien décidé à éviter le lyrisme et j’étais bien décidé à ne parler de ce pays qu’au présent. Va donc ! Tu fais le tour de l’île, et c’est toute son histoire qui revient.

Quelque chose dans le paysage, quelque chose qui n’allait pas ... Depuis ce matin, nous avons cherché ce qui n’allait pas avec nos souvenirs.

_”Il y a moins d’hibiscus. C’est vrai qu’il y a moins d’hibiscus. Ils ont été malades.”

-”Les abords des maisons sont moins soignés. “ C’est vrai : On ne peut pas transformer tout le monde en fonctionnaires et avoir toujours des pelouses soignées.

-” Les maisons de bois sont devenues rares “... C’est vrai encore : La moindre case éclatait de couleurs vives, comme une corole sous les cocotiers. Actuellement, ce pays manque de peinture.

-”Mais ce n’est pas encore cela ... Ce n’est pas cela.”




-”Ce sont les pareos qui ont disparu !”

Entendons-nous bien, les filles portent encore le pareo dès qu’elles ont quitté leur bureau. Pareos bleus, rouges, rouge et bleu, jaune et blanc ...


-” J’y suis ! c’est vrai ! Tu as raison ! “

Les pareos, naguère, flottaient aux portes et aux fenêtres, que l’on ne fermait jamais. Le vent soulevait ces rideaux. On apercevait l’intérieur, en plein dans l’encadrement de l’ouverture : Une table basse, offerte à la vue des passants, comme un autel, offrande marquant l’accueil, décoré de fleurs et de coquillages, porcelaines, tritons et “sept doigts”.

On vivait peu dans la maison, mais plutôt dans son ombre, accroupis sous l’avancée du toit, sur une sorte d’estrade basse où s’accumulaient les nattes et les cousssins.

Aujourd’hui, fenêtres et portes sont fermées ... C’est cela qui a tout changé ... À moins que ce ne soit le signe que tout a changé !

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